Cyprian Kamil Norwid

Né en Pologne le 24 septembre 1821 et mort à Paris le 23 mai 1883 (passant les six dernières années à l’Œuvre Saint Casimir), Cyprian Kamil Norwid est l’une des figures majeures de la littérature polonaise et une grande figure de la littérature européenne.

Poète et penseur, dramaturge, prosateur, essayiste et traducteur, il est l’auteur d’une œuvre à la fois lyrique, ironique, mystique et visionnaire. Il était également peintre, dessinateur et sculpteur. La modernité de son écriture et son caractère novateur, dans une époque marquée par les grands poètes romantiques tels que Mickiewicz, Slowacki et Krasinski, ont progressivement entraîné son interdiction de publication et son rejet dans l’oubli.

Redécouvert et publié au début du XXe siècle, il a rapidement acquis une importance croissante et a atteint un statut presque mythique. Son influence sur la pensée, la culture et parfois même sur le cours de l’histoire en Pologne a été déterminante.

Portrait Cyprian Kamil Norwid

L’œuvre et la pensée de Norwid surprennent par leur richesse et leur actualité : il est un véritable maître du temps et de l’espace. Ses œuvres les plus célèbres comprennent : Vade-mecum, un recueil de 100 poèmes considéré comme l’un des plus importants du XIXe siècle (traduit en français par les éditions Noir sur Blanc en 2004), les poèmes épiques : Promethidion (traduit en français par la Bibliothèque Polonaise en 1939), Quidam, De la liberté du verbe, Assunta ; les récits : Le Stigmate (traduit en français par Gallimard en 1932), Trilogie italienne (traduit en français par les éditions José Corti en 1994) ; les pièces de théâtre : Cléopâtre et César (traduit en français par les Cahiers Bleus/Librairie Bleue en 2006), Dans les coulisses, L’Acteur, La bague de la grande dame ; les essais : Le Silence, Sur Juliusz Slowacki.

Considéré par Jean Paul II comme « l’un des plus grands poètes et penseurs de l’Europe chrétienne » et celui dont la pensée « a formé en quelque sorte la dimension sociale de son pontificat », Norwid est un précurseur de Teilhard de Chardin et un annonciateur de l’Europe unie. Il recherche toujours la sagesse suprême, l’harmonie des contraires, le juste milieu et la réconciliation entre l’Orient et l’Occident. Dans la littérature polonaise, il représente un tournant indispensable : après lui, le sentiment national s’élève à la hauteur du « supranational » et concerne l’humanité entière.

L’Œuvre de Saint Casimir possède un espace dédié à Cyprian Kamil Norwid.